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mars 2023 sortie SGA, La
coupe d’Aizac :
Photo
1 (Chataigneraie
et château d’eau pour alimentation en eau potable de Aizac)
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Nous
démarrons du col d’Aizac à 642 m.
Nous irons proche du sommet 808
m en privilégiant comme toujours la
photographie plûtot que la collecte.
Le chemin longe des châtaigneraies privées et une forêt
domaniale .
La
coupe d’Aizac est un cône strombolien
égueulé « parfait ».
Il se repère facilement dans le panorama depuis Aizac.
L’itinéraire est jalonné de pupitres permettant de découvrir le volcan,
ils ont
été réalisés par le parc naturel des monts d’Ardèche . |
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L’étude
des jeunes volcans d’Ardèche menée par Emmanuel Berger propose
pour la Coupe d’Aizac un âge voisin de 80 000 ans (Berger
1981). Depuis les méthodes utilisées ont montré leur limite tant
pour le Carbone 14 que la thermoluminescence. Enfin des datations
K–Ar et AR40/ AR39 ont donné récemment d’autres résultats
(31 000 ans +ou -4000) ce qui n’est pas très cohérents avec
les résultats obtenus par thermoluminescence ni avec les datations
faites sur des cendres volcaniques retrouvé et daté dans des
contextes sédimentaires Rappelons que dans l’article « Qui
a vu quoi » de JP Raynald et E Defive, paru dans le bulletin
n°13 de la SGA, ces derniers nous proposent d’en rester pour le
moment à une carte précisant les phases mais pas les âges absolus.
La
roche présente au col et dans la première partie du parcours
ressemble à du granite, il s’agit d’une migmatite ou d’un
granite migmatitique : la fusion n’a pas été parfaite. La
roche est très altérée : le « granite » altéré
devient du sable, mêlé à de l’argile, appelé localement le
« sisa » (gore en Nord-Ardèche). Ce « sable »
fut utilisé, mélangé à la chaux ou au ciment, dans les enduits ou
comme liant pour le bâti. Ces zones sableuses, entourées de granite
plus massif, servent de réservoir pour les eaux d’infiltration :
la circulations lente de l’eau dans ces sables permet une bonne
filtration : ainsi en montant vers le volcan, nous longeons le
périmètre de protection du captage des eaux d’alimentation du
village d’Aizac.
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(photo 3 sur les
pentes du volcan la RTM)
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Sur
l'ensemble du territoire national, l'explosion démographique du
XVIIe
siècle, la montée en puissance de l'industrie ont fait chuter le
taux de boisement de la France au niveau le plus bas de toute son
histoire au milieu du XIXe
siècle. Surpâturage et passage répété du feu pastoral ont fini
de dénuder les sols. A cette époque, dans les années 1850, la
France subit plusieurs grandes crues aux effets catastrophiques. Sous
l'impulsion d'hommes comme Alexandre SURELL le gouvernement promulgue
une loi sur le reboisement des montagnes en 1860. " Tout terrain
dont l'état du sol détermine des dangers pour les terrains
inférieurs doit être reboisé ".
La
loi de 1882, sur la Restauration et la conservation des Terrains en
Montagne (R.T.M.) structure ce service des Eaux et Forêt et
proportionne les actions à entreprendre à la gravité des
phénomènes dûment constatés. Par voie d'acquisition ou
d'expropriation, avec des subventions et des indemnisations, il va
être créé des périmètres de reboisement. En Ardèche plusieurs
cônes volcaniques donneront ainsi lieu à des plantations dès 1895.
Ce volcan constitue maintenant la Forêt Domaniale de la Coupe
d’Aizac.
(photo 4 paquets
de lave)
(photo 5 les bulles sont étirées lors du
trajet de lave )
(photo 6 bombe en fuseau
avec un cœur de granite)
photo7
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En poursuivant la balade, nous arrivons dans un talweg
qui matérialise
la limite entre le socle et le cône volcanique ici des roches noires
légères et pleines de trous sont bien visibles sur le chemin, les
« pouzzolanes » Ici c’est le périmètre de protection
de « la source du volcan » , captage d’une eau
gazeuse
Poursuivons la montée nous arrivons à
l’égueulement du
cratère.
Sur les flancs du volcan le sol est ingrat, peu épais et très
drainant,: les forestiers ont choisis de planter des pins noirs pour
tenir le sol et lutter contre l’érosion. Ce n’est pas une forêt
naturelle :
le Pin laricio de Corse et le pin noir d’Autriche forment
l’essentiel du reboisement mais on trouve aussi le Pin sylvestre, -
des essences feuillues comme le Chêne sessile, le Hêtre, le
Châtaignier.tous plantés dans le cadre de la restauration de
terrains en montagne c’est la R.T.M.
Notre balade nous
permet
d’observer la constitution du cône de
projections : le dynamisme de la Coupe d’Aizac est proche de
celui du Stromboli. La remontée d’un magma basaltique riche en gaz
entraîne des explosions. Les projections de lave se déposent autour
de la bouche du volcan et s’agglomèrent pour former un cône
constitué d’une roche tendre et bulleuse de couleur noire que
l’on appelle pouzzolane( de Pouzzoles près de Naples). La plupart
du temps les cônes stromboliens sont constitués d’une alternance
de couches de projections et de coulées de lave.
Parfois,
la lave éjectée tournoie dans les airs et
refroidit en prenant d’étranges formes : ce sont des bombes
volcaniques. Ces fragments de lave déjà solidifiées se brisent en
arrivant sur les sols en de multiples fragments appelés scories.
L’intérieur de ces projections ressemble à une éponge, il
présente de nombreuses vacuoles, dont chacun d’entre eux
correspondant à une bulle de gaz volcanique piégée lors du passage
à l’état solide. . L’extérieur, refroidi plus rapidement, est
lisse ; il peut présenter d’étranges formes qui traduisent
l’étirement de la lave en cours de refroidissement.
Plus loin les projections ne sont pas
soudées les unes
aux autres.
La couleur des roches est plutôt noire, typique des projections
basaltiques dite de « bas de cône », car elles
s’accumulent loin du cratère. Là où la température est moindre,
l’oxydation du fer est moins poussée, on obtient des oxydes de fer
« ferreux » qui teintent la roche en noir.
Dans cette zone il n’est pas rare
d’observer inclus
dans les
projections des petits fragments de granite ou de roche verte ou
rouge (la péridotite) : il s’agit d’enclaves de roches à
l’état solide dans la lave en fusion.
Les granites, situés
initialement sous le
volcan sont arrachés à la paroi de la cheminée par la remontée du
magma, on dit que le volcan ramone sa cheminée. La péridotite
témoigne également de l’ascension du magma : issue du
manteau terrestre elle témoigne de l’origine profonde des magmas
ardéchois qui trouvent leur origine dans le manteau supérieur,
à plus de 50 km de profondeur. La péridotite, roche verte, formée
de péridots, minéraux très riches en fer et magnésium, est à
l’état solide dans le manteau supérieur. C’est la fusion
partielle (quelques %) de celle- ci qui donnera naissance au magma de
composition basaltique de nos jeunes volcans d’Ardèche.
Dernière pause avant la
descente : à l’intérieur du
volcan on observe de petites coulées de lave très rouges, des
formes qui traduisent une grande fluidité de la lave et font penser
à des fontaines de lave. Elles alternent avec des projections de
type scories, plus riches en gaz. Les couleurs rouges traduisent une
oxydation plus poussée du fer et donc la présence d’oxyde
ferrique elle traduit la proximité avec le point de sortie :
rouge, couleur « cœur de cône ».
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Antraïgue, un village entouré par une
coulée
arret 2
parking La coulée à la cascade de l’Espissard
(photo 8
devant la cascade à sec)
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Sous la
cascade en face de vous qui est plus souvent
« à
sec » qu’en eau on observe une belle coupe de la coulée nous
sommes ici
à la confluence de la vallée du Fuel et de la Volane . La coulée a
suivi le vallon du Fuel
depuis la coupe d’Aizac jusqu’à la confluence avec la Volane,
vallée qu’elle a descendu jusqu’à Vals les Bains.
Comment
comprendre cette falaise en trois
parties ?
Lorsque
la lave est dégazée, celle ci s’écoule du cratère ou
des flancs du cône à une vitesse pouvant atteindre 5Okm/h et sur
une distance de plusieurs dizaines de kilomètres. Le refroidissement
de cette coulée dure de quelques jours en surface à quelques mois
voire plusieurs années dans la masse. S’écoulant sur un
substratum mauvais conducteur de chaleur, la lave se refroidit
lentement, passant d’une phase « liquide » à une phase
solide. Ce passage s’accompagne d’une diminution de volume d’où
l’apparition de fentes de retrait, celles ci s’organisant
spontanément en un réseau hexagonal moins consommateur d’énergie.
La régularité du gradient de refroidissement explique la géométrie
de la partie inférieure de la coulée ou vraie colonnade (=orgues
basaltiques).
La
partie supérieure de la coulée, au contact de
l’air, se
refroidit plus rapidement, et les prismes sont plus grossiers c’est
la fausse colonnade. Au milieu une troisième structure est
visible :
l’entablement de faux prismes, elle correspond à la partie qui
refroidit en dernier.
Pour
que le refroidissement génère des prismes il faut
que la
coulée stagne : l’extension vers le nord de cette coulée
dans les vallées du Mas et de la Bise comme pour la Volane indique
que la lave a reflué vers l’amont, phénomène qui se produit
lorsqu’un obstacle perturbe son écoulement vers l’aval ;
derrière ses « barrages » la lave s’accumule là le
refroidissement est donc particulier.
La lave
avait entièrement remplie les vallées autour
d’Antraigues,
les rivières Volane, Bise et le Mas ont recreusé leur lit en créant
de grandes entailles dans la coulée.
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Apres
le pique-nique
Le
route passe au pied de la coulée en face des
terrains de tennis
et au dessus du point de baignade , comme précédemment on voit là une
très belle coulée de
basalte :
les trois parties sont bien visibles. C’est bien encore ici la
coulée d’Aizac qui a reflué dans la Bise et le Mas car
l’étroitesse de la vallée de la Volane, n’a pas permis au flux
de lave de s’évacuer correctement vers l’aval.
Ici la
fausse colonnade prend d’étranges formes qui
nous
permettent de faire des hypothèses sur le refroidissement et son
lien avec la rivière
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Photo 9
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Photo
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L’Ardèche
est particulièrement riche en eau gazeuse minérale, mais toutes ne
sont pas en relation directe avec le volcanisme. La circulation de
ces eaux riche en gaz carbonique dans des fissures étroites et
tortueuses entraine d’étranges phénomènes de sources
intermittentes voire de véritable geyser comme à Vals les bains.
Ces eaux enrichies en CO2 sont acides et vont pouvoir dissoudre
certains minéraux des roches et seront à la fois minérale et
gazeuse. la « Reine des basaltes » et la source
« Vernet » sont parmi les moins chargé en minéraux. Les
autres, comme l’eau de Vals ou de Neyrac par exemple, sont très
chargés : elles seront classées dans les «eaux thermales ».
Si Au
vu de cette source gazeuse intermittente et de ses dépôts
ferrugineux on comprend qu’on peut décanter ce type d’eau
pour obtenir des boues riches en minéraux, utilisées ensuite pour
les soins comme à Neyrac D’autre part après décantation,
on regazéifie l’eau minérale, ainsi « allégée »,
avec du CO2 pour éviter les dépôts dans les bouteilles d’eau
gazeuse commercialisées.
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Arret
5 Genestelle photo
11
Au
dessus de la route affleurent des énormes blocs de roches
métamorphiques emballés dans des dépôts plus fins extrêmement
riche en petits éléments de basaltes on y trouve aussi quelques
mini bombes en choux fleurs caractéristiques du
phréatomagmatisme :
nous sommes possiblement au cœur d’un immense cratère de maar
jusqu’ici encore inconnu et non matérialisé sur les cartes.(Merci
à JC Prévost son découvreur).
Arret
6 photo
12 Dans
l’épingle ( de la montée à Aizac ) proche du pont de l huile,
nous terminons la journée devant une belle coupe
-
des
dépôts très fins caractéristiques des dépôts de maars
-
surmontés
par une couche d’alluvions, de gros galets bien ronds
-
par-dessus
une grosse couche de colluvions mélange d’éboulis de pente et de sol
Nous
examinons de très près les cendres et lapilli photo
13
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